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Une nouvelle préquel de L'aube sur son visage
Rien ne rivalise avec la sensation d’apesanteur quand je survole la piste avec mon vélo.
Je ne vis que pour les sensations fortes, et ma liberté est ma seule richesse. Personne ne m’en privera.
Et certainement pas Ismaël, un infirmier bâti comme un colosse, au corps recouvert de tatouages maoris.
Si la tension entre nous est électrique et me fait perdre la tête, il sait que la règle est simple : à la seconde où ça deviendra trop sérieux entre nous, je taillerai la route.
Tu veux recevoir en cadeau Trop sérieux entre nous, le préquel de L'aube sur son visage ?
Extrait
– Angela ?!
Je pivote et tombe nez à nez avec un colosse qui me toise durement. Ismaël ne m’a pas adressé un mot depuis qu’on est rentrés de la plage de Papani et je devine qu’il est furax. J’avoue que j’ai du mal à comprendre pourquoi. Je l’observe donc en levant les sourcils.
– Ce que t’as foutu avec ce braconnier… c’était…
– De la folie ? Une belle connerie ? Excitant ?
– … dangereux, gronde-t-il en plongeant ses yeux vert sombre dans les miens.
J’esquisse un sourire narquois.
– Le danger, c’est ma came, doc. Tu le savais en m’amenant ici. Alors tu peux m’expliquer pourquoi t’es aussi à cran ?
– Je…
Mais il semble à court de mots et se contente de secouer la tête, les yeux toujours rivés aux miens. Puis il avance d’un pas. Et je ne recule pas. Un arc électrique parcourt mes jambes, mon dos, ma nuque, et je serre les poings.
– T’as peur pour moi, doc ?
Il fronce les sourcils, muet, et je m’approche. Je suis si près de lui maintenant que je peux sentir l’odeur de sable mouillé qui imprègne ses vêtements. Son torse se soulève trop rapidement, à quelques centimètres de mon visage.
– Tu crois que j’ai besoin qu’on vienne à mon secours ?
Il incline son visage et ses yeux étudient le mien comme s’il cherchait à y lire quelque chose. Je souris parce que je sais qu’il le ressent aussi. Ce qui crépite entre nous. Je mordille mes lèvres et il ne manque rien des ombres qui dansent sur mes traits. Parce qu’il pense exactement à la même chose que moi.
– Arrête de jouer au gentil garçon, doc.
Ma main se pose sur son torse, et la chaleur qui en émane me brûle presque la paume, mais je ne l’enlève pas. Je peux sentir son souffle qui s’accélère et les battements de son cœur qui grondent comme l’orage. Je murmure très bas :
– Arrête de lutter.
Et comme si les digues se rompaient brutalement, il m’attire à lui et écrase ses lèvres sur les miennes.